12 Février 2019
Quatre ans d'investigation et un constat toujours nuancé et ponctué d'incertitudes
Déjà en 2003 un affaissement avait été signalé et avait donné lieu à la prescription d'un périmètre de précaution de 60 m. En 2014 la découverte d'une fosse sous une maison correspondant à un fontis de cavités plus profondes, amenait la Ville à prendre cette fois un arrêté d’interdiction d’habiter dans sept maisons.
Les années suivantes jusqu'en 2016, de nombreux sondages verticaux devaient être effectués selon une circonscription circulaire dans les trois directions 'est', 'sud' et 'nord' par sondages rapprochés. Quelques vides francs devaient être alors découverts assez profondément (env. 20/25m) laissant envisager la présence d'une marnière.
La Ville a lancé la réalisation de puits d'auscultation. Deux puits furent ainsi créés pour visiter ces cavités. Sur place les cavités furent jugées malheureusement trop instables et surtout encombrées d'éboulis. Considérées trop dangereuses et inaccessibles ces cavités ne purent être inspectées physiquement. Par ailleurs ces cavités de 2m de haut ne présentant pas de valeur patrimoniales particulières, une opération de comblement a alors été décidée avec l'injection de béton. Depuis une portion du secteur étant sécurisé, trois maisons ont pu être réintégrées.
La suite des investigations s'est portée sur des sondages complémentaires dans le dernier secteur à investiguer c'est à dire vers la rue Doumergue suite aux doutes qui persistaient lors des premières investigations horizontales par caméra
Fin 2018 reprenaient une nouvelle campagne de sondage qui se prolonge encore maintenant en 2019. Nous en sommes à plusieurs dizaines de sondages depuis 2014. Ces nouveaux sondages verticaux devaient permettre d'infirmer ou confirmer une étendue des cavités vers Doumergue. La découverte de nouveaux vides décompressés et de cavité, dans des valeurs moins profondes à – 16m et – 10m cette fois, confirmaient le prolongement vers la rue Doumergue de la première cavité découverte en 2015.
Pour l’heure, la Ville n’avance toujours aucune date de fin de chantier mais quand toute la zone sera circonscrite, avec la ceinture finalisée à 360° de sondages rapprochés, elle devrait pouvoir considérer ce secteur totalement sécurisé. Ces travaux sont assurés par la Ville essentiellement, par l'Etat et le Département
Pourquoi cette marnière à cet endroit
Elle date d'une époque située au début XIXe siècle vers 1850 ou avant cette date. Ces cavités étaient destinées à extraire du calcaire (appelé marne donnant le nom de marnière l'endroit de l'extraction). Le calcaire permettait d'amender le sol pour le rendre plus neutre en augmentant son PH donc moins acide donc plus fertile. Les marnières devaient être déclarées dès 1853.
Cette marnière n'était pas déclarée, on s'en doute, mais ont peut dire qu'il est probable qu'elle date d'avant 1853. Elle était d'ailleurs située sur une parcelle triangulaire de 1,8 ha déjà existante sur les cartes d'Etat major de 1820, comprise entre les chemins vicinaux 7 (Gaston Doumergue) et 8 (Jean Borda) et comportant en son milieu une mare.
Les points de sondages géolocalisés sur cette carte de 1820-1870 correspondent à un bâtiment agricole, ce qui peut laisser à penser que le puits de la marnière se trouvait sous ce bâtiment agricole. Tout ceci nous rappelle qu'à cette époque, 170 ans en arrière, Sanvic était une terre agricole limitée à un bourg construit autour de la chapelle à l'emplacement de l'église actuelle et entouré de prairies (Plaine du Moulin, Chambres Brussailles et Plaine de la Jambe de bois) et de parcelles agricoles et de vergers autour de hameaux dispersés comme le Hameau du Vornier, Hameau du Gosselin, Hameau de la Mare aux Clercs et le Hameau de la Mare Rouge.